J’ai testé les tongs en kit

(Source : C. Fournier, 20 Minutes)

L’été charrie toujours son lot d’inventions, plus ou moins ingénieuses, destinées à faciliter les transhumances des vacanciers. En 2006, Décathlon avait frappé fort avec sa tente «2 secondes», qui se monte plus vite que ton ombre. Les tongs en kit proposées cette année par trucs-trouvailles.com auront-elles le même succès? Rien n’est moins sûr. Argumentaire.

Le concept est alléchant à première vue

L’existence de ces tongs m’est arrivée aux oreilles en conférence de rédaction. «Il paraît qu’il existe des tongs toutes plates.» Euh, n’est-ce pas déjà très plat les tongs? Bah apparemment, on peut faire mieux. Je me mets donc en quête de ce produit «phare» de l’été, déjà vanté dans plusieurs magazines féminins paraît-il. En vain. C’est finalement une amie très au fait des produits bios qui me déniche la photo dans une revue confidentielle. Pour la promo, faudra repasser. Je découvre au passage que ces tongs sont en PEVECHOUC, un matériau issu du recyclage du PVC avec des fibres… Même si le nom est à hurler de rire, c’est un bon point pour la biophile en herbe que je suis. Et l’allure des tongs, façon Birkenstock c’est-moche-mais-branché, me plaît. Le site Internet qui les commercialise – qui dit Web, dit buzz – précise même qu’on peut les décorer soi-même, pour exprimer sa créativité.

En vrai, c’est moins bien

Je décroche donc mon téléphone. La cybervendeuse est charmante et l’expédition rapide. Les claketts – c’est leur nom -, ne sont pas chères: 12 euros. Tout pour donner envie de faire une bonne publicité, déontologie respectée, au produit. A l’ouverture de l’enveloppe matelassée, une odeur étrange émane, pevechouc oblige. C’est pas pire que l’odeur de pétrole de certains objets en plastique remarque. Le hic, c’est la forme: j’ai l’impression de recevoir un jouet Kinder grandeur nature. Il faut replier la lanière de dessus et y fixer le bouton de «l’entre-doigts» pour voir naître ce qui ressemble à une tong un peu tordue. Quant à l’argument de gain de place, il ne tient pas la route. Dépliées, les tongs sont plus longues qu’un format classique et repliées, elles sont plus épaisses.

Ça fait surtout très mal aux pieds

Le jour est venu de les essayer. Après une journée passée dans mes compensées fraîchement achetées aux soldes – et qui me font donc encore mal aux pieds – j’enfile avec soulagement ces chaussures plus que plates, donc, pour rentrer chez moi. «Elles sont douces sur la peau, équilibrées, confortables, souples et légères», me dit le dossier de presse. La déception est immédiate. A peine quelques mètres parcourus, le constat est sévère : elles ne tiennent pas aux pieds – j’ai le syndrome orteils qui se recroquevillent à chaque foulée – et elles m’écorchent la peau. Une râpe à fromage ne ferait pas mieux. Certes, c’est la première fois que je les utilise, mais la souffrance passe l’envie de réessayer. Par ailleurs, je marche sur du béton, alors que les claketts «aiment la marche dans le sable». Mais quel intérêt, alors, d’avoir des tongs en kit si elles ne sont pas urbaines? D’autant qu’une fois portées, il faut les laisser une journée entre deux dictionnaires pour qu’elles retrouvent leur aspect plat. Non décidément, je ne vois pas où est la trouvaille.

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