(Source : S. Grandadam, Courrier International)
…entre Havaianas et des chefs tribaux
La marque Havaianas a fait réaliser une collection spéciale d’inspiration ethnique pour ses célèbres tongs. Mais les graphismes dont elle s’inspire n’étaient pas aussi libres de droits que prévu.
La célèbre marque brésilienne Havaianas se retrouve au cœur d’un imbroglio sur la propriété intellectuelle, relate El País Brasil, édition brésilienne du quotidien espagnol El País. La très ethnique collection des célèbres tongs, Havaianas Tribos, a irrité des militants de la tribu indienne yawalapiti, qui vit dans la réserve du Haut-Xingu, dans le Mato Grosso, dans le sud de l’Amazonie brésilienne. Les graphismes utilisés pour décorer les Havaianas s’inspirent directement de divers symboles propres à cette communauté.
Or, bien que l’entreprise qui exploite la marque Havaianas, Alpargatas, ait souhaité faire les choses en bonne et due forme avec son agence publicitaire, Almap BBDO, pour créer cette collection, elle n’a pas pensé à tout. L’agence a bien signé un contrat avec un membre des Yawalapitis qui a dessiné les symboles, mais ce dernier n’avait pas l’aval des chefs de tribu pour ce projet, et se voit désormais accusé d’atteinte aux droits du patrimoine visuel des Yawalapitis.
Casse-tête juridique
« Je ne savais pas que je devais demander l’autorisation des caciques pour ces dessins », se défend l’auteur, Anuía, qui a reçu la somme de 7 500 reais (2 322 euros) pour ce travail et ses droits. Malheureusement pour lui, « le droit d’auteur indigène est un droit collectif qui appartient à l’ensemble de l’ethnie« , professe un spécialiste brésilien de la propriété intellectuelle. Et ce qui était au départ une collection promotionnelle pour Havaianas, destinée à gâter les clients et les journalistes, est devenu un casse-tête juridique.
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